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  • Photo du rédacteurKatell Magazine

LE DUO Angèle Boizard et André Sesegnon

D’amour et de textile

Angèle et André ont installé leur entreprise et leur famille à Éréac. Mon Ruban, créée fin 2019, déjà reconnue à l’international, ambitionne aussi de conquérir le marché local. Histoire d’une entreprise, installée en rural, qui livre à l’international.




À la question : quel chemin vous amène à créer une entreprise de rubans à Éréac ? La réponse d’André est spontanée. Avec un grand sourire il assure : « c’est une histoire d’amour avec Angèle et avec le textile ». Angèle, toulousaine spécialisée en e-commerce, a été élevée dans l’univers de la couture. André, originaire de Côte d’Ivoire, est batikier. « Le batik est une technique traditionnelle d’impression des étoffes dans certaines régions d’Afrique. Mon oncle était batikier. J’aime la tradition, le fait main et les couleurs naturelles ». Outre le reggae, le couple partage une passion pour le textile. Elle les fait d’ailleurs voyager pendant six mois en Afrique et en Indonésie dans l’apprentissage de techniques traditionnelles. Et leur donne l’envie de quitter Paris pour « s’installer au vert ».

PAO et tradition.

À leur retour, André se forme en design textile pour allier PAO et tradition. En parallèle, la Bretagne les tente, ils achètent leur maison à Éréac en 2013. « Je découvre le ruban dans une expérience professionnelle, raconte André. On a eu envie de se lancer dans ce marché de niche, un modèle économique qui permet d’en vivre, contrairement à la production de batiks». Ensemble mais chacun dans leur spécialité, ils créent Mon ruban en novembre 2019. Ils s’installent dans les combles de la maison. « On imprime des mètres, voire des kilomètres de rubans, il faut de l’espace », explique Angèle. Thermotransfert ou sublimation, les rubans qui sortent de l’atelier sont principalement destinés à l’emballage ou à des événements éphémères. Oscar de la Renta, Pataugas, le champagne Jacquemart, Disney, le Tour de France, Harry Potter, la fondation Angeli... sans oublier les premiers fans du Ruban : Les Calandres d’Éréac. Un clin d’œil : « quand on s’est installés, nous avons eu le soutien du village, cela a été précieux ».

« On vit à nouveau ».

Quand ils se retournent sur ces deux ans et demi, ils accusent « deux ans difficiles » avec l’arrivée de la Covid peu après le lancement de l’entreprise. Période pendant laquelle ils ont confectionné des masques. Si André n’y était pas favorable, il reconnaît aujourd’hui que cela a sauvé le lancement. Aujourd’hui, « on vit à nouveau », soufflent-ils. Salariée à côté, Angèle est présente une journée dans l’entreprise. Le reste du temps, André est à la fabrication et aux relations clients. Tous deux jonglent avec leur vie de parents de trois enfants en bas âge. « Les événements ont repris, l’activité se développe et le potentiel est là mais nous n’avons pas la dispo- nibilité nécessaire pour y répondre. On constate l’impact de ma présence sur le chiffre d’affaires, on est plus réactifs aux demandes et les commandes suivent », remarque Angèle. Une phase de développement, un passage à négocier et quelques questionnements. « L’intégration à plein temps d’Angèle dans l’entreprise, fait partie de nos pistes de réflexion mais nous souhaitons en même temps préserver l’équilibre économique de la structure et de la famille », souligne André.

Outil de pilotage.

Pour faciliter leur prise de décision, Angèle s’apprête à mettre en place un outil de pilotage de l’activité. Dans les projets à court terme aussi, un site internet dédié à la fabrication de fanions et drapeaux, une idée née suite à la demande d’une cliente. « Nous aimerions en proposer de toutes les formes ». À plus long terme, le duo aimerait investir dans une machine pour proposer des couleurs naturelles : la patte d’André pour un autre rendu. Puis, trouver un local plus grand pour abriter tous leurs projets. En attendant « on ne lâche pas, on continue à travailler et je continue à apprendre », sourit-il. Grâce à internet, Mon Ruban, « c’est pas juste le ruban d’Éréac », il est vendu dans tous les pays francophones de la planète. « On commence à être connus, les clients reviennent. Le local se développe, on aimerait pouvoir travailler pour les festivals bretons ». Même s’ils n’ont pas toujours la même façon de voir les choses et qu’ils sont un peu têtus, André assure dans la complicité d’un sourire à Angèle :

« notre complémentarité fait qu’il n’y aura pas de problèmes ». Trait d’optimisme qu’elle lui reconnaît volontiers.

mon-ruban.com

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