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  • Photo du rédacteurKatell Magazine

LES CHEFS D’ENTREPRISE / Laurent Emery & Brice Andréo




La Madeleine de Proust du Val


Brice Andréo et Laurent Émery président à la destinée des Sucettes du Val-André.

Quasi centenaire, la confiserie emblématique de la station balnéaire se décline en

60 parfums. Visite.


C‘est Brice, 32 ans, beau-fils de Laurent Émery, propriétaire, qui nous accueille dans la boutique à Dahouët. Elle est désormais le port d’attache des gourmandises colorées, patrimoine historique du Val-André. « On est chauvins et je suis fier de ce que l’on fait ! », annonce le tout jeune dirigeant qui regrette de ne pas s’être investi dans l’aventure plus tôt. Ex-commercial dans le secteur de l’innovation, il arrive dans l’entreprise en 2020, après le premier confinement « pour voir autre chose. Je suis resté après le second confinement et je me suis pris au jeu. Le local de Dahouët venait de se libérer, il y avait un potentiel de développement et Laurent envisageait sa retraite ». Début des travaux, février 2023, emménagement en juin, ouverture début juillet. « On n’a pas eu le temps de se rôder. En six mois, on est passés de 4 à 14 salariés à l’année et 20 en saison ».


5 000 sucettes par jour en saison

Aujourd’hui, le confiseur produit 4 000 sucettes par jour, 5 000 en saison. « C’est physique mais satisfaisant. Ça a un côté Madeleine de Proust, ça fait partie du patrimoine local et ça donne une visibilité agréable à la ville ». En plus de la vente en boutique, les sucettes du Val-André s’exportent chez 150 clients à l’étranger. « Nous produisons en marque blanche pour des marques de luxe aux États-Unis et à Dubaï ». Le confiseur artisanal, qui fait partie des deux seuls bretons (avec les Niniches de Quiberon, ndlr), tient à préserver son mode de cuisson au chaudron et veille férocement sur la qualité et la provenance de ses matières premières. « Nos sucre et sirop de glucose sont français. Pour la pâtisserie, la farine vient de Lamballe. Nous travaillons au maximum avec des acteurs locaux ». La soixantaine de parfums disponible aujourd’hui aligne des couleurs arc-en-ciel à impact direct sur les papilles du visiteur. Brice se considère « face à une page blanche, j’ai beaucoup d’idées, des bonnes, des moins bonnes, réalisables à court, moyen, long terme. Parfois j’aimerais aller plus vite. Mais Laurent est là pour me tempérer : il dit toujours qu’il faut apprendre à marcher avant de courir».


Gourmandise des congés payés

C’est un peu l’histoire de ces sucettes qui font leur apparition, en 1928 au Val-André. Époque des congés payés, un couple de parisiens installe un chalet au centre de la station balnéaire où ils fabriquent et vendent des sucettes au caramel. « Une activité estivale, raconte Laurent, et un développement confidentiel. Trois ou quatre familles ont succédé au couple, jusqu’au moment où travailler l’été ne suffisait pas pour manger l’hiver ». Artisan pâtissier confiseur, Laurent reprend la marque en 1997 et ajoute des nouveaux parfums à la dizaine existante, comme tomate basilic ou cactus. Cet été verra l’arrivée d’une version cocktails avec une dizaine de nouveaux parfums... La tradition aura toujours du bon !

Marie-Laure RC


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