Espoir du tennis tricolore
À 12 ans, pour trouver des adversaires de son niveau, Léo Agnitey joue contre des adultes. Celui qui compte parmi les cinq meilleurs tennismen français de son âge est l’un des espoirs du tennis tricolore. Et compte bien passer pro. Échange.
Par Gaël Taillandier
Photos : Noémie Lefèvre, tous droits réservés
’histoire d’amour entre Léo et le tennis a com- mencé dès son plus jeune âge. Il a d’abord découvert ce sport sur le court de tennis de la résidence dans laquelle il vivait. C’est tout jeune, alors qu’il jouait au badminton avec son père, animateur sportif, que son aisance avec la raquette a été remarquée. Ses parents, eux-mêmes sportifs, sa mère faisait de l’athlétisme et son père était joueur pro- fessionnel de volley, l’ont alors tout naturellement inscrit dans un club. Il intègre donc le club de Lamballe à cinq ans avant de partir, l’année suivante, au Tennis Club de Langueux. Il y rencontrera d’ailleurs celui qui l’entraîne toujours aujourd’hui : Manu Connan.
Ne pas délaisser l’école Depuis qu’il est au CM1, Léo a une scolarité un peu différente des autres élèves de son âge,
« Il est inscrit sur les listes ministerielles, cela lui permet d’avoir des horaires aménagés, donc de lui libérer du temps pour s’entraîner », affirme Adjé, son père. Léo l’avoue lui-même, « Ce n’est pas tout le temps facile, je dois travailler plus en dehors de l’école. Je dois être bien organisé, il fallait trouver le bon équi- libre ». L’année prochaine, il ira encore plus loin puisqu’il suivra tous ses cours à distance grâce au e-campus Acadomia FFT. Il s’agit d’un partenariat entre la Fédération Française de Tennis et Acadomia, une plateforme de cours en ligne, qui permet aux espoirs du tennis de ne plus aller à l’école, mais de suivre uniquement les cours en ligne. « Nous serons six par classe et cela me libérera encore plus de temps pour pouvoir m’entraîner ou aller en compétition ». Avec ce système, il pourra partir en compétition la semaine et rattraper les cours grâce à des vidéos lorsqu’il en aura le temps.
Tout un staff
Léo n’est pas seulement suivi par son club, mais aussi par la Ligue de Bretagne et la fédération. Il a actuellement deux entraîneurs, celui du club, Manu Connan, et Franck Garnier, missionné par la ligue. C’est ce dernier qui est principalement chargé de la préparation de Léo. Il voit le jeune tennisman trois fois par semaine, auxquelles s’ajoutent deux autres séances, cette fois avec Manu Connan aux commandes, portant son volume d’entraînement à 16 h hebdomadaires. De plus, il est suivi par un préparateur physique, un kiné et un diététicien, « C’est important, il est jeune, il faut préserver son corps et prévenir des blessures», affirment ses parents. Mais un problème se pose à lui lorsqu’il veut s’entraîner : trouver des adversaires à son niveau. Il est obligé de s’entraîner avec des adultes, « Au début, c’était un peu impressionnant parce qu’ils sont grands, mais maintenant, je suis habitué». Il s’entraîne avec des jeunes de son âge presque uniquement lors des stages nationaux organisés par la fédération. Ces stages regroupent tous les meilleurs joueurs d’une tranche d’âge pour qu’ils puissent s’entraîner ensemble et bénéficier des meilleures conditions possibles. « On se tire tous vers le haut, cela nous aide à progresser plus vite ».
Malgré tous ces entraînements, la notion de plaisir reste au centre de sa pratique. Pour lui, comme pour ses parents, l’objectif est avant tout de prendre du plaisir, même si lui avoue que son rêve serait de passer pro.
L’avenir devant lui Alors qu’il sort tout juste des championnats de France, qui se tenaient mi-juin, avec no- tamment une demi-finale en double, Léo repart directe - ment en direction des Pays-Bas pour participer à un tournoi du circuit européen. « Participer aux championnats de France à Roland-Garros c’était quelque chose d’incroyable. Les courts étaient impeccables, surtout que le tournoi parisien venait tout juste de se terminer ». Lui, qui souhaite atteindre assez ra- pidement la finale d’une com- pétition européenne voit aussi un peu plus loin, le prochain gros objectif est dans un an et demi. Il s’agit du mondial Lacoste « Les petits as ». « C’est un peu le mondial des moins de 14 ans, il y aura tous les meilleurs mondiaux », complète Adjé. Même si Léo a déjà un sponsor matériel, le même que Rafael Nadal et que son joueur préféré, Félix Auger-Aliassime, toute la famille convient qu’ « avoir de l’aide d’autres marques ou en- treprises aiderait beaucoup ». Celui qui rêve de participer à Roland-Garros et à Wimbledon (autre tournoi majeur du tennis qui a lieu à Londres) est donc bien entouré et sait ce qu’il faut faire pour réaliser son rêve de devenir joueur professionnel. « Il travaille énormément, fait des sacrifices et progresse logi- quement. Mais il prend encore et toujours du plaisir et c’est le plus important, c’est en plus comme ça que viendront les résultats, en prenant du plaisir ». C’est aussi ce qui se ressent en parlant avec le jeune homme : une envie de jouer et de faire tout son possible pour arriver au meilleur niveau.
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