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LA CAUSE DE... // Vladimir Mansour

Apprendre aujourd’hui sauver une vie demain




Urgentiste en retraite dans le pays de Dinan, Vladimir Mansour enseigne les gestes de premiers secours en cas de malaise cardiaque. Former le plus possible de citoyens pour augmenter le taux de survie des victimes.

par Marie-Laure RC.


Aujourd’hui médecin capitaine chez les pompiers de Matignon, Vladimir Mansour vit sa retraite comme son activité professionnelle : « Certains vont faire la lecture à la maison de retraite, d’autres du soutien scolaire, moi je vais former aux secours en cas d’arrêt cardiaque. Je n’ai pas de mérite, je fais ce que je sais faire ». Le chef du service des urgences de Lisieux « bardé de diplômes » a l’urgence dans le sang. Celui qui estime avoir délivré « trop de certificats de décès pour des arrêts cardiaques » sait mieux que personne que plus les citoyens sont formés, meilleures sont les chances de survie d’une victime d’un arrêt cardiaque. « Le taux est de 7 % en France ! Alors que si les gestes de survie sont réalisés de suite, on augmente le taux de 35 à 50 %. Les trois premières minutes sont déterminantes donc si le premier témoin masse en attendant l’arrivée des secours, il améliore la survie du patient ».


Collaboration blancs-rouges

Dans les premiers médecins français à endosser la blouse d’urgentiste, Vladimir a formé des médecins, des infirmiers, des sauveteurs et des pompiers aux premiers secours « notamment sur les accouchements à domicile, les hémorragies de la délivrance. Dans les urgences, on fait de tout et la collaboration blancs/rouges (médecins/pompiers, ndlr) a toujours été importante ». En 2017, à quelques années de la retraite, il tombe amoureux du hameau de Saint-Germain-de-la-mer  (près de Matignon, ndlr) et y achète une résidence secondaire. « J’allais à la pharmacie ici et, comme je me faisais mes propres ordonnances, on a commencé à discuter, notamment de formation aux premiers secours. La pharmacienne me demande si je peux intervenir dans son association de professionnels de santé. Ce que je fais ». Le médecin se voit prêter le matériel de formation par un infirmier sapeur-pompier de la caserne de Matignon.


81 personnes sur liste d'attente

Quelques temps après, arrivé en retraite, l’infirmier lui fait rencontrer un ancien capitaine qui lui propose d’intégrer le corps des pompiers et de dispenser ses formations de sensibilisation aux premiers secours. L’engouement est immédiat : les paramédicaux des pompiers, un premier groupe de commerçants puis des membres du Lions Club, du Rotary, des golfeurs, les membres des conseils municipaux de Matignon et de Saint-Cast, des gérants et employés de campings... « La liste d’attente compte 81 personnes qui souhaitent être formées ».


Un geste citoyen

En deux heures, les stagiaires apprennent le b.a.-ba des premiers secours : alerter, masser, défibriller. « C’est donner la possibilité à chaque citoyen d’acquérir des réflexes d’intervention d’urgence pour agir rapidement avec le maximum de sang-froid. Ce sont des gestes simples qui sont accessibles aux enfants à partir de dix ans. Ensuite, si les participants veulent aller plus loin, ils peuvent s’inscrire dans des formations plus complètes, d’une journée, comme le PSC1* ». Le succès de cette action de sensibilisation tient aussi au format : deux heures de formation, souvent en soirée, suivies d’un moment convivial pour échanger.


Former le plus de monde possible

« Apprendre aujourd’hui, c’est peut-être sauver une vie demain ». Les personnes formées peuvent ensuite s’inscrire sur des plateformes comme Sauv’Life ou Les bons samaritains. En lien avec les secours, elles permettent d’identifier le volontaire le plus proche de la victime, appelé pour intervenir en attendant les secours. « Il faut 8 à 15 mn aux secours pour arriver sur les lieux. Au-delà de cinq minutes d’arrêt du cœur, les lésions cérébrales sont irréversibles, puis c’est la mort assurée. Sans prise en charge immédiate, 93 % des arrêts cardiaques sont fatals. D’où l’intérêt de former le plus de monde possible ».   


*PSC1 : certificat prévention et secours civiques de niveau 1.


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