Poésie Tissée
Mylène Louicellier est tisserande, styliste et modéliste à Canihuel. Fascinée par la matière, elle tisse et conçoit elle-même, sur ses métiers, des étoffes pour créer des accessoires de mode, du linge de maison, des décorations murales et des vêtements uniques et sur-mesure. Découverte.
par Marie Lambrinos
Après un tout autre parcours, Mylène Louicellier a laissé sa passion de la mode et des tissus s’exprimer depuis six ans : « Enfant, je dessinais des portraits et je confectionnais des vêtements pour mes poupées. J’avais déjà le sens de la matière, le goût de l’harmonie et cette volonté farouche d’explorer pour mieux comprendre. De formation scientifique et avec deux masters en marketing, j’ai fait une belle carrière. J’ai également toujours eu le goût du voyage et une certaine aisance pour parler plusieurs langues ». Elle reprend le chemin des études de stylisme et de modélisme tissage en 2017. Son premier stage chez une maître-ar- tisane tisserande bretonne, l’une des meilleures, va confirmer son talent pour exercer son art.
Des techniques du monde entier
Tisser, mêler, croiser, entremêler, entrelacer des fils de chaîne et des fils de trame, voilà son univers pour élaborer un tissu « Pour modéliser le tissu, il faut le comprendre, le travailler en 3D. La matière ne demande qu’à s’exprimer alors il faut explorer, élaborer, faire et défaire. J’ai appris le tissage classique mais je veux le dépasser et étudier d’autres techniques pour proposer mon style. Je me nourris des savoir-faire de Suède, du Canada et des États-Unis ». La navette de ses métiers à tisser danse sur ses inspirations et enlace les matières naturelles : lin, soie, chanvre, laine, cachemire, alpaga sont métissés dans un mouvement rythmé comme une poésie pour donner naissance à des étoles, écharpes, kimonos, kabigs, rideaux, plaids, coussins, capes et casquettes.
Inspiration japonaise
Mylène Louicellier a réalisé un stage auprès d’un styliste japonais pour apprendre à créer un tissage doux. Le design japonais est à la base de son inspiration avec sa simplicité, son minimalisme et ses valeurs humaines. Le nom de son entreprise signifie l’or des mains et aussi la part de l’arbre « Le vêtement que l’on porte, c’est l’image que l’on donne de soi, je mets en valeur la silhouette. Je tisse un bout de vie, de bonheur et de rêve ».
Ici et ailleurs
C’est dans un ancien moulin d’un manoir du XVIIIe siècle que Mylène Louicellier a installé son atelier : « Je suis parisienne et mariée à un brestois. Nous voulions revenir en Bretagne, j’ai été conquise par ce lieu, véritable havre de paix qui m’inspire ». Le cadre est bucolique, le chant des oiseaux, le clapotis de la rivière et les senteurs des bois accompagnent la créatrice dans le ballet de ses gestes nobles et authentiques du tissage. Pour autant, elle ne se sent pas isolée : les salons lui offrent des voyages pour aller exposer son art.
kinnote.fr
Comments