Un retour en demi-teinte

Dirigeante de L’institut à Saint-Brieuc et membre de l’équipe du magazine, Cristelle a déclaré un double cancer du sein en juin 2023. Celle qui avait tenu à témoigner de son parcours, au fur et à mesure, est de retour dans son entreprise.
par Marie-Laure RC.
Côté santé
« Je vais plutôt bien malgré le traitement hormonal que je redoutais tant. Je n’ai pas tant que ça d’effets secondaires. Je me sens plus à fleur de peau, je me mets à pleurer plus facilement et j’ai d’énormes bouffées de chaleur. J’ai des moments de découragement. Il y a quelques jours, j’ai eu envie de tout arrêter. Mais ma kiné m’a remis les idées en place et je ne l’ai pas fait. Physiquement, je ne souffre pas. Le fait d’avoir toujours pratiqué une activité a un impact indéniable sur ma récupération. Très vite après l’opération, j’ai repris la marche et le sport en fonction de mes capacités. Parfois, je me suis forcée, mais ça a payé ».
La récupération
« Bien évidemment, même si c’est une réussite, j’ai un suivi médical régulier, un travail de kinésithérapie qui se poursuit. Je dois travailler encore pour récupérer l’amplitude de mon bras même si je sais que je ne récupérerai pas à 100 %. L’impact psychologique de la maladie est important. C’est un long travail de se réapproprier son corps. Je n’accepte pas encore le sein refait, je ne suis plus la même. La prochaine étape, c’est une seconde intervention de remodelage, prévue au printemps prochain ».
Son entreprise
« Je suis tellement contente d’être revenue ! Je me rends compte combien j’aime mon métier, prendre soin de mes clientes. Et elles sont là ! L’entreprise ressort fragilisée de cette aventure, notamment par les charges induites pour l’emploi de la salariée qui m’a remplacée. J’ai repris à plein temps, avec parfois de grandes amplitudes horaires alors que les médecins préconisaient un mi-temps thérapeutique. Mais c’est incompatible avec l’activité de mon entreprise et ma rentabilité ».
Ce qu’elle retient
« L’incroyable solidarité dont j’ai bénéficié… tant des entreprises que des clientes… c’est wow ! Et cela me rendrait immensément triste si l’entreprise ne devait pas sortir victorieuse de cette période. Je retiens aussi qu’il ne faut pas être malade quand on est chef d’entreprise. Je me suis rendu compte de la précarité des entrepreneurs qui sont seuls et la maladie les y plonge encore plus. C’est un vrai sujet ! Il faudrait que je prenne plus de temps pour moi, mais la pression entrepreneuriale fait que je ne me l’autorise pas… ».
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