Le moins c'est le mieux
Anne Bedel fête les sept ans de Chez Simonne avec le lancement d'une gamme de produits douche et corps. L'occasion de faire un point avec elle sur son métier.
par Marie-Laure RC.
Comment est venue l'idée de ces soins ?
C'est une question que me posaient mes clients dès le début. J'avais des savons saponifiés à froid mais il manquait du gel douche et du lait pour le corps et mes clients évoquaient la possibilité de flacons rechargeables. Le vrac, OK, mais personne ne veut le même parfum et on n'a jamais le bon ! J'ai alors imaginé une base neutre dans laquelle chacun ajoute le parfum de son choix. J'ai contacté un laboratoire qui, avant de m'écouter, m'a demandé 50 000 € . Que je n'avais pas ! J'avais parlé de mon idée autour de moi et une de mes amies m'a mise en contact avec la responsable du master cosmétique de l'UCO de Guingamp. J'ai rencontré Romain et Ludovic, formulateurs issus du master. Ils ont travaillé avec moi sur le projet.
Quels sont les atouts de cette collaboration ?
C'est, avant tout, un circuit court garanti. Le laboratoire d'une université locale, une entreprise de formulation à quelques kilomètres de la boutique, un produit qui correspond à 100 % à mes valeurs.
C'est-à-dire ?
C'est une cosmétique « less is more ». Elle est formulée avec des ingrédients écoresponsables et des formules courtes pour être compréhensibles des utilisateurs. La base du gel douche est composée d'eau et d'aloe vera, hyper douce pour les peaux sensibles et jeunes. Une formule conçue pour se rincer rapidement, pour économiser aussi de l'eau. Le lait pour le corps contient une forte proportion d'huile d'olive, produite en France. Pour les deux, peu de produits suffisent à un maximum de bénéfice pour la peau. Le moins c'est le mieux, mais encore faut-il que ce soit bien fait.
Quand tu as lancé Chez Simonne, il y a sept ans,
quelle était ta définition d'une commerçante ?
Je n'en avais aucune idée. Je ne suis pas issue de ce milieu, je viens de l'audiovisuel, je n'avais pas de modèle, juste trois jours de stage ! J'ai accueilli mes clients comme j'aimerais être accueillie. Même s'ils n'achètent pas, ce n'est pas grave, ils repartent avec mon plus beau sourire. Ce qui me donne de la satisfaction, c'est de conseiller, d'être utile. Ils repartent avec un bout de moi, c'est
comme si je m'engageais. Quand leurs retours sur les produits sont positifs, c'est que du bonheur !
Quelle est ta vision de ce métier aujourd'hui ?
Être commerçante, c'est se réinventer en permanence et ne pas prendre les choses pour acquises. J'ai choisi de proposer autre chose que les produits en boutique, comme les rencarts de Simonne. C'est important de faire des échanges avec d'autres professionnels, de proposer une autre expérience au client. Chez Simonne s'externalise aussi parfois, comme pour le festival Le Mille.
Cela passe-t-il par une diversification de l'offre ?
Pas forcément. J'ai intégré le massage par appétence. C'est quelque chose qui m'intéresse depuis longtemps. Je me suis formée sur des techniques supplémentaires et je vais continuer à le faire. Je crois à l'idée de la transversalité de l'offre : faire de la boutique un lieu où l'on vient piocher quelque chose de sympa, en faire un lieu de vie.
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