Les pieds sur terre le cœur en mer
Depuis six ans, Charlotte Spillemaecker est bénévole à la SNSM de Loguivy-de-la-Mer. Elle allie son rôle de canotière à la station à celui de photographe indépendante à la ville. Rencontre.
Par Marie Lambrinos
À 47 ans, Charlotte est passionnée par la mer depuis sa plus tendre enfance. Lorsque, en 2012, l’opportunité se présente de quitter Paris pour s’installer à Paimpol, elle n’hésite pas une seconde. Dans la foulée, elle passe le permis côtier et achète un bateau : « J’étais en admiration devant les sauveteurs qui partent chercher des gens en mer et qui les ramènent sains et saufs à la maison. Je faisais régulièrement des dons à l’association. Puis, à un moment donné, j’ai ressenti le besoin de m’engager davantage, alors, en 2016, je suis allée les ren- contrer à la Fête des vieux gréements et là, tout a commencé ».
Canotière et future patronne
Son apprentissage démarre avec la SNSM de Loguivy-de-la-Mer, elle participe aux séances d’entraînement le dimanche matin et aux interventions de sauvetage en mer. Elle embarque à bord du Zant Ivy pour faire des exercices, puis, après une année comme canotière suppléante, elle devient canotière. « Je suis rentrée dans la famille des sauveteurs où règnent la bienveillance, la gentillesse et l’altruisme. Être une femme dans ce milieu n’est pas un problème, nous sommes considérées comme des équipières à part entière ». Grâce à son diplôme de CRR (certificat restreint de radiotéléphonie), la station lui a confié une nouvelle responsabilité, celle d’être patronne durant le Festival du chant de marin à Paimpol. Durant trois jours, elle a eu en charge la sécurité du bassin du port.
De la finance à la photo
Charlotte a démarré sa carrière professionnelle comme chargée d’affaires dans une banque mais va vivre sa crise de la trentaine marquée par un burn-out. Cette mésaventure lui permet de re- donner un sens à son existence. Elle devient bénévole durant quatre ans dans un centre social, près de Belleville, pour aider les femmes étrangères, de cultures différentes, à apprendre le français. « Elles vivaient en France depuis longtemps, avaient fini d’élever leurs enfants et se retrouvaient seules. Les accompagner m’a permis de tisser des liens très forts avec elles ». Puis un jour, en sortant du centre, Charlotte achète un appareil photo reflex, et commence à prendre des photos dans les rues de Paris et c’est la révélation. Elle suit une formation et s’exerce à réaliser des clichés de spectacles et notamment de pièces de théâtre. Elle va immédiatement rencontrer le succès et en faire sa spécialité.
Échange de compétences En intégrant la SNSM, la bénévole développe ses compétences maritimes et lui apporte, en échange, son expérience métier en s’occupant de la partie communication et événementielle. Elle gère la promotion de la station, la gestion de la page Facebook, l’organisation des événements et des portes-ouvertes. Charlotte a décidément une vie bien remplie sur mer et sur terre.
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