
Delphine aux mains Dior
À l’heure où le fait main revient en force, dans son atelier Ysengrin à Paimpol, Delphine Pierrette travaille toutes les matières et tous les styles. Couturière de métier, elle a aiguisé son savoir-faire aux côtés d’artistes prestigieux de la mode haute couture, du cinéma et des arts de la scène.
Rencontre avec des mains « Dior »...
par Marie Lambrinos
’est par une formation de trois années à la prestigieuse école de la Chambre syndicale de la Haute Couture parisienne que Delphine démarre son aventure : « J’ai eu la chance d’être formée par l’équipe de Monsieur Christian Dior qui m’a initiée au concept de la Haute Couture définissant le vêtement comme l’architecture d’un corps. J’ai appris le métier dans la pure tradition où tout se fait à la main pour viser la perfection. Il nous fallait trois mois pour réaliser un tailleur, c’est dire le degré d’excellence attendu ».
Grandes maisons Son diplôme en poche (obtenu en 1988), notre couturière s’oriente vers l’univers du spectacle et réalise un stage chez la renommée Edith Vesperini, créatrice de costumes. Delphine va apprendre auprès d’elle toutes les techniques durant dix années. Elle met en pratique son savoir-faire en participant à de nombreux films dont, notamment, « Van Gogh » de Maurice Pialat. De fil en aiguille, elle se spécialise dans le costume historique et part travailler à la maison Angel à Londres qui habille les stars. « C’est un lieu mythique qui sert d’antre aux réalisateurs du 7e art pour trouver les costumes des acteurs. Je me suis exercée à la création et la restauration de costumes mais aussi à la broderie ». Ce sera une nouvelle décennie d’expériences et de tournages avec une collaboration au film Dracula de Francis Ford Coppola.

Ethno chic
Puis, Delphine part au Maroc en 2002. Elle ouvre un atelier et travaille les tissus locaux comme le «melhaf», ce voile de coton dont se drapent les femmes. Elle s’entoure d’une douzaine d’employées « je les ai formées, nous participions à la vie économique locale. Nous diffusions notre ligne ethno chic dans les boutiques des hôtels ». Sa notoriété est telle que l’artiste créatrice travaille aussi avec Philippe Guillotel, artiste plasticien costumier, fidèle collaborateur de Philippe Decouflé.
La couture gastronomie En 2016, elle pose ses valises, par hasard, à Paimpol et ouvre son atelier trois ans plus tard. Sa créativité et son sens esthétique plaisent. Depuis un an, ses réalisations sur-mesure répondent à un marché de niche, avec des projets ambitieux réalisés avec des tissus de haute couture et de luxe. Parmi sa clientèle, il y a des jeunes qui désirent de beaux vêtements. « Je travaille la matière avec mes clients, nous choisissons les étoffes au coup de cœur. C’est comme en cuisine, il faut sentir le tissu, le toucher, le goûter. La couture, c’est de la gastronomie ».
Facebook / Ysengrin
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