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Photo du rédacteurKatell Magazine

la petite histoire de... Rosie la riveteuse vous connaissez ?

Par Laetitia Henry


Elle porte un bandeau rouge sur ses cheveux, est vêtue d’un bleu de travail et tend son bras pour en montrer la force. Sur un fond jaune, son slogan : « We can do it »

(« nous pouvons le faire).



Rosie naît aux Etats-Unis en février 1942 durant la seconde guerre mondiale. Elle est le fruit d’une campagne de propagande pour inciter les femmes à aller travailler en usine. Les hommes partis au front doivent être remplacés.

Son nom elle le doit à une oeuvre de l’artiste peintre Norman Rockwell qui figura en couverture du magazine « The saturday evening post » du 29 mai 1943. La Rosie qu’il présente est des plus réalistes et contraste quelque peu avec l’affiche de 1942. Notez qu’elle foule de son pied « Mein Kampf ».


«We can do it».

Malgré une émancipation très forte (droit de vote à partir de 1920), la femme américaine reste coincée dans les carcans de l’époque. Elle doit être une bonne épouse en s’occupant de son foyer. Lorsque les Etats-Unis entrent en guerre en décembre 1941, les femmes doivent être partie prenante de l’effort de guerre. Le gouvernement doit donc les inciter à aller travailler dans les usines. La campagne « We can do it » est lancée. Elle durera deux semaines.

le foulard. En une image il fallait aussi rappeler des fondamentaux. Bon nombre de femmes ont eu des accidents et même sont mortes dans les usines à cause de leurs cheveux qui se prenaient dans les rouages des machines. Il faut les inciter à attacher leurs cheveux. Le foulard rouge à pois est ce symbole. La tenue est spécifique. Il va falloir s’habituer à porter pantalon et autre salopette en jeans. Le maquillage, lui, rappelle qu’une femme doit rester élégante en toute circonstance. D’ailleurs l’Armée envoya dans les usines des photographes pour prendre des clichés de jolies jeunes femmes en train de travailler. Ces photos étaient destinées aux magazines distribués sur le champ de bataille pour remonter le moral des troupes. Pour l’anecdote, c’est comme cela que Marilyn Monroe fut découverte à l’âge de 18 ans.


Retour aux fourneaux.

Lorsque la guerre se termine en septembre 1945, Rosie disparaît des radars. Cette représentation de la femme en effort de guerre est oubliée. Les femmes sont priées de retourner aux fourneaux pour accueillir leurs maris et fils. Elles doivent leur céder leurs places dans les usines. Plus de 80% des Rosie perdront leur travail. L’Amérique entend donner une image de monde parfait, la fameuse « american way of life ».

Il faudra attendre les années 80 pour revoir apparaître l’affiche « We can do it ». Mais ce retour sera plus artistique que revendicatif. Ce n’est qu’au détour des années 2010 que Rosie prend ses galons de chef de file du mouvement féministe et ceci au niveau mondial.

Nul doute aussi que le slogan fut la source d’inspiration de celui de Barack Obama pour sa campagne de 2008 : « Yes we can ».


Condition feminine.

Aujourd’hui nous retenons cette impression de force immense, de femme qui s’assume. L’image est sortie de sa première condition pour en revêtir une autre plus large : la condition féminine. Elle est désormais utilisée de façon récurrente pour exprimer une volonté d’aller de l’avant. Elle est copiée, détournée. Symbole d’une émancipation active. Rosie est devenue une icône.


L’histoire continue sur Instagram / La Collectionographe.

www.lacollectionographe.wordpress.com

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