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LE RENDEZ-VOUS avec Cristelle Lebreton

Maintenir le cap



Cristelle, c’est notre collègue – et amie – en charge de la rubrique beauté. En juin dernier, elle apprenait qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Deux tumeurs dans le même sein. Après un premier témoignage sur le début de son parcours de soins, elle nous livre ce qui s’est imposé simultanément pour son entreprise.

Propos recueillis par Marie-Laure RC


Quel a été l’impact immédiat de l’annonce de ton cancer sur ton activité ?

« L’obligation de fermer immédiatement L’institut. Plus facile à dire qu’à faire quand les rendez-vous des clientes sont programmés sur plusieurs semaines. C’est compliqué, car il faut accepter l’annonce du cancer et, dans le même temps, gérer « la crise » que cela provoque dans la gestion de l’entreprise. D’autant plus quand on est seule. On - je dis bien

« on » - car j’ai eu la chance d’être très épaulée par Alain d’Initiative Armor et Sophie, ma

marraine économique. On a cherché des solutions. C’est une chance de les avoir à mes côtés car j’étais complètement dépassée ».



Concrètement, quelles mesures as-tu prises ?

« Maintenir l’activité de L’institut, c’était recruter quelqu’un à ma place. Ce n’est possible qu’à temps partiel car, si, moi, je me rémunérais sur les bénéfices, là il faut payer un salaire avec les charges, ce qui n’a pas le même impact sur les finances de l’entreprise, déjà malmenées par près de deux mois de fermeture. En parallèle, nous avons pu mettre les prêts sur pause,

renégocier le loyer et monter un dossier auprès de l’Urssaf pour demander une aide exceptionnelle. Ce que nous avons obtenu. Toute seule, je n’aurais pas eu la force de faire tout ça».


Qu’as-tu ressenti pendant cette période ?

« C’était un tourbillon. Les rendez-vous médicaux et professionnels s’enchaînaient. Émotionnellement c’était difficile. Je me sentais en panique, je n’arrivais pas à avoir les idées claires, à faire des choix efficaces. Je sens bien que je suis fragilisée émotionnellement par la maladie, dans certains rendez-vous je n’arrive pas à avoir le recul nécessaire à une bonne réaction ».


Comment va L’institut aujourd’hui ?

« L’équilibre est fragile mais j’ai la chance qu’il continue à accueillir des clientes grâce à Emmanuelle et May-Leen. La cagnotte (en lien via le QR code dans cette page, ndlr), mise en ligne par Sophie, donne un bon coup de pouce aussi. Il faut maintenir le cap, le temps que je me rétablisse. Je compte sur Noël ! ».


Vendre a-t-il été évoqué ?

« Bien sûr ! Si nous n’avions pas pu mettre en place tout ce que j’ai évoqué précédemment, il aurait fallu prendre cette décision. Mais je ne suis pas sûre que cela aurait allégé ma charge mentale. Vendre, oui, mais pour faire quoi après ? En tant que cheffe d’entreprise, je n’ai pas le droit au chômage... ».


Y a-t-il eu des bonnes nouvelles sur ton chemin ?

« Oui ! Les messages et toute la solidarité qu’il y a eu autour de moi... Valérie de l’Institut à Collinée, Ronan et Emelyne du Donkey’s qui ont collecté des fonds pour l’institut. C’est hyper touchant. Je mets aussi dans les bonnes nouvelles, le fait d’être accompagnée par Alain, Sophie et Lydie, des professionnels qui sont à mes côtés et ne comptent pas leur temps.

Je mesure l’importance de faire partie d’un réseau et, notamment, d’Initiative Armor ».


Où en es-tu de ton parcours de soin ?

« Je vais subir une mastectomie totale avec une reconstruction immédiate. C’est un parcours de plusieurs mois. Je suis soutenue de toutes parts, médicalement, familialement, amicalement. Et je me prépare du mieux que je peux. Malgré tout, je suis seule dans ma

tête et devant ma glace ».

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